Description |
Sigmund Freud travaille en 1911 sur la psychose à partir des mémoires de
Schreber et découvre des mécanismes limites du psychisme[1]. Dans
les années 1960-1990, des psychanalystes en prise directe avec les patients
psychotiques relatent leur travail et les questions qu'ils rencontrent. On peut
entre autres situer ces questions autour de l'angoisse psychotique, des
points-limites de la psychopathologie et des conséquences sur la psychothérapie
psychanalytique (setting et transfert).
L'angoisse psychotique
est marquée par l'idée d'anéantissement, la perte
du sentiment d'existence. Lorsqu'il perdure, il prend la forme exprimée par
Benedetti d'une existence négative « L'existence est réduite à la sensation de non-existence ;
l'existence n'est posssible qu'en contradiction d'elle-même (…) aires de
mort : espaces vides où certaines expériences structurantes humaines ne
parviennent pas à se développer ou certaines informations essentielles à la vie
ont fait défaut ou certaines expériences qui structurent le moi primordial
n'ont jamais eu lieu. » Dès lors, est-ce que la psychothérapie change
radicalement et devient construction des défenses plutôt qu'analyse des
résistances ?
Texte : La
mort dans l'âme, chapitre II, la schizophrénie comme existence négative,
Gaetano Benedetti, Erès, 1995 pp 23-42
La
psychopathologie est aussi poussée à ses
limites : quels sont encore les mécanismes de défense ? Le moi, préposé à transformer les processus primaires, n'est pas donné
d'emblée, il est en construction, menacé par les stimuli. Les mécanismes de
défense décrits chez les état-limites sont poussés jusqu'à leurs conséquences
ultimes : le déni, le clivage et la projection massive mettent en péril la
cohérence du moi qui expérimente le vécu de propre destruction et le
traumatisme qui l'accompagne. Pour Racamier, le déni va jusqu'à la question des
origines et peut dans la psychose nier toute scène primitive pour se situer
dans l'auto-engendrement, tout puissant et fragile en même temps.« Dur
Déni. Le déni, quelle qu'en soit la cible, entraîne ou comporte le déni de la
durée. De là vient que pour le
sujet rien ne saurait se terminer, rien
ne commence et rien ne dure. »
Texte : Le dégradé de déni,
chapitre 7 in Le génie des origines,
Payot et Rivages, PC Racamier, 1992 pp 213-236
Le paradigme de
la régression thérapeutique en question
En travaillant avec un patient psychotique en analyse 4-5 séances par
semaine, les psychanalystes découvrent les concepts de symbiose thérapeutique
ou encore de mouvements soignants chez les patients. Mais, le paradigme de la
régression thérapeutique, inspiré par M Klein et Winnicott, faisant de la
psychose un stade de fixation ultraprécoce est mis à mal par l'expérience
thérapeutique. En effet, à Chestnut Lodge fin des années 90, on revient en
arrière par rapport au setting et des équipes thérapeutiques se forment pour
prendre en compte un transfert éclaté sur un team et sortir de la relation
duelle exclusive.
Harold Searles écrit dans les années 60 ses collected papers dont
l'effort pour rendre l'autre fou et de multiples textes décrivant la symbiose
thérapeutique.
Texte : mépris,
désillusionnement et adoration dans la psychothérapie des schizophrènes, in
l'effort pour rendre l'autre fou , Gallimard, H Searles 1965 pp 310-332
Le transfert se
déroule dans une dimension traumatique
Difficiles à comprendre et à gérer, les phénomènes
transférentiels sont pourtant majeurs[2]. On
voit apparaître un transfert sur le cadre qui protège de la dimension
traumatique. Une autre forme du transfert -dit de l'explorateur-soutient la recherche commune patient et thérapeute
concernant le fonctionnement psychique et la reprise du récit historique qui
fonde le sujet.
[1]
Texte : S Freud (1911), rem psy sur
un cas de paranoia, œuvres complètes, puf, X,pp 60-65
[2] Formes du transfert dans la
psychose : une maison à plusieurs étages. D Söderström (2015)
Psychothérapies ; 35 (1) : 29-41
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Sessions |
Début |
Fin |
Remarque |
Intervenant(s) |
Lieu |
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15.06.2017, 14h15 |
15.06.2017, 15h45 |
Séminaire de lectures cliniques : Psychoses |
Dag Söderström
Milos Tadic
Alessandra Solida
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Sur 2 sites à Lsne | Consultations de Chauderon, Pl. Chauderon 18 : Salles de colloques Galfetti 04 432, 4e & 05 532, 5e étage | Consultation de Recordon, Av. Recordon 40 : Salle RE Vidéo, 4e étage |
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Benedetti Gaetano. (1995). Chap. II : La schizophrénie comme existence négative, in La mort dans l’âme, pp. 23-42. Editions Erès
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22.06.2017, 14h15 |
22.06.2017, 15h45 |
Séminaire de lectures cliniques : Psychoses |
Dag Söderström
Milos Tadic
Alessandra Solida
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Sur 2 sites à Lsne | Consultations de Chauderon, Pl. Chauderon 18 : Salles de colloques Galfetti 04 432, 4e & 05 532, 5e étage | Consultation de Recordon, Av. Recordon 40 : Salle RE Vidéo, 4e étage |
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Racamier, P-C (1992). Autour du déni. Chap. 7 : Un dégradé de déni in Psychanalyse et psychose, pp. 213-236. Payot et Rivages.
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29.06.2017, 14h15 |
29.06.2017, 15h45 |
Séminaire de lectures cliniques : Psychoses |
Dag Söderström
Milos Tadic
Alessandra Solida
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Sur 2 sites à Lsne | Consultations de Chauderon, Pl. Chauderon 18 : Salles de colloques Galfetti 04 432, 4e & 05 532, 5e étage | Consultation de Recordon, Av. Recordon 40 : Salle RE Vidéo, 4e étage |
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Searles Harold, (1965). IX : Mépris, désillusionnement et adoration dans la psychothérapie de la schizophrénie (1962) in L’effort pour rendre l’autre fou. pp. 310-322. Gallimard
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